Quantcast
Channel: Rachel Graveline » Poésie
Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Vice d’un noctambule

$
0
0

moon-5497_640

Crépuscule, trésor, palpitation
Embrasement de mes aspirations
Vibre en moi la ténacité d’une promesse
D’un revers de main, je chasse la douce ivresse

Sous mon regard apparait l’objet de mon envie
D’un battement de cœur précipité, un songe éveillé
Danse, danse, enlace-moi dans ta félicité
Au creux de mon ventre, la tourmente d’une mer en furie

Faites que mon âme ne succombe
Que l’ombre de mon humanité s’élève de ma catacombe
De la nuée sur mon front, de mon souffle saccadé, de mon corps secoué
Ma volonté de fer encaisse ces corolaires obligés

Vaporeuse suavité, son envoûtement n’est qu’affliction
M’ébranlant dans mes plus profondes convictions
Tout semble si onéreux nimbé de l’astre lunaire
Seule l’aurore saurait consumer le démon de ma chair

Pour l’heure, je demeure lubrique et otage de mes perfides bas instincts
Infidèle des ténèbres, parmi les miens je reste à jamais un clandestin
Noué de culpabilité, je valse dans la solitude et la misère
Quand en écho me revient la pulsation de sa jugulaire

Déchiré, brûlant, je la veux
Obsession inéluctable
Indéniable moteur vigoureux
Noyé d’un odieux doute indésirable

Réservé ou impudique
Vrille sur son socle historique
Le miroir d’une vérité occulté
Un bagage, il me faut fracasser

D’une sournoise impatience
Nait une menace d’abdication
J’implore ma persistance
Du bout des doigts, tentation

J’avance, je recule
Ma proie n’est que trop incrédule
Une peur alarmante dans mes veines
Une seule voie préserve ma conscience sereine

Contre toute attente, je l’attaque d’un geste volontaire
Incontrôlable, je me fais sanguinaire
Entre mes lèvres vermeilles, l’essence d’une vie
Pas la sienne, puisqu’elle s’éteindra ici

La vague déferle comme un supplice
Elle roule et déroule, me laisse haletant
Revient et retourne, doux plaisir latent
Je m’enlise finalement dans ce vice

Sous le couvert de l’inavouable, sans vergogne, je me laisse posséder
Par cette morbide délectation charnelle
Je me perds, avide et sadique sinon chaud et sensuel
Quand je reviens à moi, je ne suis que poisseux et horrifié

Dans la nuit, je l’abandonne à sa froide lividité
D’un pas vif, je déserte les lieux de cette honte vertigineuse
Une fois de plus enveloppé par l’amère extase voluptueuse
Comment pourrais-je vivre d’une dualité dans l’éternité?

Titubant, je me laisse choir sur l’herbe satinée d’une rosée
Les yeux écarquillés de stupeur sur l’horizon qui me fait frissonner
L’aube se pointe lorsque de mes lèvres exhalent ce long râle douloureux
Je garde l’espoir d’être épargné d’un dernier jugement ignominieux

Enfer et damnation
Libère-moi
Délivrance et rédemption
Sauve-moi


Viewing all articles
Browse latest Browse all 7

Latest Images

Trending Articles





Latest Images